Vous scrollez sur Instagram pour passer le temps, vous lisez dans le journal l’interview d’un artiste, vous vous promenez dans une exposition artistique ou encore vous voyez une œuvre célèbre reprise dans une publicité. Puis vous remarquez que plusieurs œuvres représentent des cartoons iconiques (Mickey, Picsou, Bugs Bunny etc.) ou portent fièrement les insignes de différentes marques comme Hermès, Louis Vuitton, Porsche, Supreme, Dior, Ferrari, etc. Toujours les mêmes… Pourquoi ? Et est-ce que les artistes ont vraiment le droit de représenter ces marques ou ces icônes ? Est-ce que ce sont des collaborations ?
Aujourd’hui, nous allons répondre à ces questions en parlant du Pop Art, un mouvement artistique né dans les années 1960 dont le chef de file n’est autre que le célèbre Andy Warhol ! D’autres grands artistes ont bien sûr également marqué ce mouvement. Nous pouvons par exemple citer Roy Lichtenstein, Basquiat, David Hockney ou encore Pauline Boty.
Le Pop Art pourrait se définir comme étant la volonté d’exprimer ce qui nous entoure tout en faisant référence à différents codes de notre culture au sein de la société de consommation dans laquelle nous vivons, elle-même influencée par la mondialisation. L’idée du Pop Art est de réaliser des œuvres « témoins » de la société dans laquelle vivent les gens, tout en faisant référence à plusieurs icônes qui pourraient être comprises par un grand nombre de personnes. Un des buts du mouvement est, d’une certaine manière, de rendre l’art accessible, tout en y transmettant des messages forts.
Notre société a bien changé entre les années 1960 et aujourd’hui. Les marques représentées ne sont plus les mêmes : certaines icônes restent (Marilyn Monroe), d’autres apparaissent (Taylor Swift, Léna Situations). Nous sommes aussi passés de la soupe à la tomate Campbell à la représentation de marques de luxe sur diverses sculptures.
« les artistes atteignent notre sensibilité par la nostalgie de références communes à certaines générations »
Bien sûr, certains artistes continuent de rendre hommage aux premiers précurseurs du mouvement. Nous reconnaissons le style d’Andy Warhol, de Basquiat, de Keith Haring, mais nous découvrons aussi des hommages à d’autres artistes encore vivants, Banksy et sa fillette au ballon qui s’envole, Jeff Koons et son Balloon Dog, repris tellement de fois, etc. Parfois, nous retrouvons même les œuvres de ces artistes célèbres, devenus icônes eux-mêmes, dans le merchandising de plusieurs vêtements ou accessoires, preuve de nos achats parfois compulsifs au sein de notre société de consommation. Quelle ironie !
Le Pop Art nous indique des faits de notre société, parfois avec sarcasme, d’autres fois il nous fait sourire, rire. Nous aimons afficher chez nous ce que nous connaissons et ce qui nous touche ; les artistes atteignent notre sensibilité par la nostalgie de références communes à certaines générations (les Looney Tunes, Pokémon…). Le Pop Art touche aussi le cœur des collectionneurs par de subtils clins d’œil. C’est pourquoi nous retrouvons des œuvres comme celles d’Erik Salin qui font référence à des marques du domaine automobile (Ferrari, Porsche, Bugatti, etc.) ou encore d’autres du domaine de l’horlogerie (citons par exemple la dessinatrice Julie Kraulis avec ses portraits de montres célèbres).
Finalement, le Pop Art est un mouvement qui marque une époque et qui évolue avec elle. Il est le mouvement « miroir » de notre société du point de vue des artistes qui sont en position de messager. Parfois, nous prenons conscience du message que l’œuvre cache derrière elle, d’autres fois, nous apprécions l’œuvre juste pour ce qu’elle est esthétiquement.
La vie est fragile, autant que la glace de Géraldine Morin peut couler, que le Balloon Dog de Jeff Koons peut exploser et que le ballon de la fillette de Banksy peut s’envoler. Rien n’est éternel sauf s’il est immortalisé en œuvre d’art. Alors… à votre tour de créer !