Surya Bonaly, un parcours inspirant dans le patinage artistique

par | Interviews

Dans le monde du patinage artistique, peu de parcours sont aussi inspirants que celui de Surya Bonaly. Dès l’âge de deux ans, grâce au soutien indéfectible de ses parents, elle a trouvé sa voie sur la glace. Enfant unique, elle a bénéficié d’un environnement propice à son épanouissement, avec une mère qui l’a encouragée et entraînée tout au long de sa carrière. Avec trois participations aux Jeux Olympiques et un palmarès impressionnant en équipe de France, ses souvenirs des compétitions et des voyages restent gravés dans sa mémoire. Aujourd’hui, installée à Las Vegas, elle consacre sa vie à l’entraînement des jeunes patineurs, tout en poursuivant sa passion pour le golf et le sauvetage d’animaux abandonnés.
Son message aux nouvelles générations ? La patience et la passion sont essentielles dans un sport exigeant, où les réussites mettent du temps à se dessiner.

Surya Bonaly 2 LE DECLIC - Christophe GAYE ©

INTERVIEW

Qu’est-ce qui vous a donné le déclic de vous lancer dans le patinage artistique ?

Grâce à mes parents, j’ai pu débuter très jeune dans le sport, notamment dans le patinage. Ma mère, qui travaillait dans le domaine du sport, m’a beaucoup aidée et encouragée. J’ai commencé le patinage à deux ans, avec la chance d’avoir accès à une patinoire très tôt. Comme j’avais des prédispositions sportives, j’ai rapidement développé une vraie passion pour le sport. J’ai progressivement augmenté mon rythme d’entraînement : d’abord une fois par semaine, puis trois fois, jusqu’à m’entraîner tous les jours sans pause, même pendant les vacances, pour atteindre le niveau nécessaire.

Quelle a été la réaction de vos proches ?

J’ai la chance d’être enfant unique, ce qui a sans doute facilité les choses, car mes parents ont toujours pu se consacrer pleinement à moi. Ils m’ont soutenue sans relâche dans tout ce que j’entreprenais, formant une véritable équipe à mes côtés. Dans une carrière sportive, c’est essentiel d’avoir des personnes de confiance, prêtes à vous épauler en permanence. J’ai eu cette chance, surtout avec ma mère, qui a également pu m’entraîner et m’accompagner à chaque étape de mon parcours.

Quel a été le moment le plus marquant de votre carrière ?

Participé trois fois aux Jeux Olympiques est un accomplissement exceptionnel pour un athlète, surtout en patinage, une discipline exigeante. J’ai eu la chance de participer et de me classer dans le top dix à chaque fois, ce qui est une belle réussite. Les Jeux Olympiques de 1992 à Albertville, en France, ont été particulièrement mémorables. C’était unique de pouvoir vivre cette expérience chez moi. En plus de cela, tous les voyages à travers le monde pour les championnats du monde pendant mes douze ans en équipe de France restent gravés en moi. Il y a eu des hauts et des bas, mais de nombreux moments forts resteront pour toujours.

Vous vivez à Las Vegas, que faites-vous professionnellement là-bas ?

Je vis à Las Vegas depuis 1999. Initialement, je suis venue pour travailler dans le milieu du spectacle, ce qui semblait parfait dans cette ville dédiée au divertissement. Cependant, avec mes contrats de patinage, j’ai beaucoup voyagé à l’international, ce qui m’a empêchée de vraiment monter sur scène à Las Vegas, à l’exception de quelques événements ponctuels. La vie y est agréable et cela fait maintenant une vingtaine d’années que j’entraîne. Dès que je n’étais pas en déplacement ou sur la glace, je revenais pour m’occuper de mes élèves. Depuis dix ans, je me consacre entièrement à l’entraînement de patinage artistique. J’entraîne principalement à Las Vegas, mais aussi à Minneapolis, dans le Minnesota, où j’encadre une petite équipe. En parallèle, je suis consultante, ce qui me permet de voyager fréquemment pour animer des séminaires à travers le monde.

Quel patineur ou quelle patineuse vous a le plus inspirée ?

Quand j’étais jeune, j’admirais beaucoup des patineuses comme Katarina Witt, Peggy Fleming, Midori Ito et Tonya Harding. Malgré les controverses autour de Tonya Harding, elle restait une patineuse exceptionnelle. Et bien sûr, il y avait Katarina Witt, la grande championne allemande, proche de chez nous en France. Elle incarnait presque une icône du patinage, comme une “Madone” du sport. C’était inspirant de grandir en ayant de telles figures à admirer, notamment Witt, double championne olympique. Pour l’Europe, c’était un privilège d’avoir une championne de ce calibre à regarder et à suivre de si près.

Quel sport pratiquez-vous aujourd’hui ?

Je suis entraîneur de patinage depuis dix ans maintenant, avec un rythme intense, souvent sans vacances et parfois sept jours sur sept. Je n’ai plus le temps de m’entraîner pour moi-même, mais c’est finalement une bonne chose. Autrefois, tout mon travail tournait autour de ma propre pratique ; aujourd’hui, c’est l’inverse, je mets toute mon énergie au service de mes élèves. Quand j’ai un peu de temps libre, je me détends en jouant au golf ou en faisant des séances de sport à la salle. Depuis la période Covid, j’ai ralenti ces activités et je n’ai pas vraiment repris pleinement.

Quels sont vos projets actuels ?

Mes projets seraient de devenir un excellent entraîneur, reconnu dans mon domaine. Cela me tiendrait vraiment à cœur, car avec mes nombreuses années d’expérience, j’ai acquis beaucoup de connaissances. Mon objectif est de transmettre tout ce savoir à la nouvelle génération et de les accompagner dans leur parcours, en leur offrant le meilleur de ce que j’ai appris.

Quelles sont vos autres passions ?

J’adore voyager et profiter de la nature et je suis très engagée dans le sauvetage d’animaux, notamment des chiens abandonnés. Avec ma mère, nous consacrons la plupart de nos week-ends, depuis décembre 2023, à trouver des foyers pour ces chiens sans maison. C’est une activité enrichissante mais parfois difficile car chaque rencontre est touchante et déchirante. La plupart de mes animaux viennent de la SPA ou de la rue. Je suis convaincue que ce travail est important et je souhaite continuer à transmettre ce message de soutien et d’espoir pour eux.

Quel serait votre message aux jeunes qui rêvent d’un parcours professionnel dans le patinage ?

Pour être honnête, le patinage est un sport exigeant, parfois ingrat, dur et pas toujours juste. Il demande des années de travail et d’expérience pour progresser. Contrairement à d’autres sports, les réussites ne viennent pas du jour au lendemain ; c’est un sport à long terme. Si vous avez la patience, pourquoi pas. Sinon, des sports comme le golf, le tennis ou même le basket peuvent être de belles alternatives, surtout si vous êtes de grande taille. Le patinage ne rapporte pas toujours financièrement et il est très éprouvant. Alors pour la nouvelle génération, pourquoi ne pas envisager un sport comme le golf ou le tennis ? Non seulement on reste au chaud, mais il est aussi plus agréable de regarder un enfant jouer au golf ou au tennis depuis une tribune ensoleillée que de passer des heures emmitouflé dans une patinoire glaciale.

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